Voyage au pays des steppes

Retour vers Ulaan Bator

Nous passons d’abord par l’aïl des éleveurs chez qui nous avons fait du cheval, afin de récupérer nos selles. Nous apprenons que la famille va déménager le lendemain, quinze kilomètres plus loin, dans une région moins aride.

A mesure que nous approchons d’Ulaan Bator, la route est de plus en plus fréquentée. Nous croisons ou dépassons des camions transportant des peaux de mouton, et aussi des véhicules transportant les yourtes de familles qui déménagent (« nomadisent »). Dans le passé, les déménagements se faisaient à l’aide de charrettes tirées par des bœufs, mais aujourd’hui les camions sont fréquemment utilisés. Nous croiserons toutefois un transport de yourte plus traditionnel : une demi-douzaine de chameaux, tandis qu’un cavalier, plus loin devant, mène un troupeau d’une dizaine de chevaux.

« Un matin, Oncle Sargaj a ramené quatre chameaux qu’il avait emprunté aux Kazakhs contre une agnelle, et on y a chargé la yourte. Tante Buja et Munzuk, le plus jeune des enfants, sont montés sur le cheval blanc habitué à rester sellé du matin au soir. Tous les autres marchaient à pied derrière les chameaux et leur chargement. [...] Jusqu'alors, les familles qui s’en allaient conviaient la veille celles qui restaient à boire un thé, et le dernier jour on leur rendait l’invitation au plus tard pour le thé du matin. » (Ciel bleu)

Il y a quelques siècles, certaines grandes yourtes royales n’étaient pas démontées mais reposaient en permanence sur des chariots dont le transport était assuré par une vingtaine de bœufs. Un tel chariot est représenté sur un billet de banque.

Entre siestes et bavardages, nous dévorons des yeux nos derniers paysages de steppe. En fin de journée, nous montons nos tentes pour la dernière fois, à moins de deux heures d’Ulaan Bator, et faisons une courte ballade sur les collines environnantes battues par les vents. Au loin, une femme avec un panier sur le dos ramasse de l’argol.

Notre dernier repas dans la steppe est l’occasion de remettre les pourboires à nos accompagnateurs mongols, et à chacun de faire un petit speech pour exprimer joyeusement (bouteilles de vodka aidant) le plaisir que nous avons eu à voyager ensemble.

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