La Planète des singes

Les Evadés de la Planète des singes

Affiche du film

Synopsis

Sur Terre, au début des années 1970, des militaires récupèrent une capsule spatiale tombée à la mer. Les trois astronautes qui en sortent enlèvent leur casque, révélant leur nature : des chimpanzés. Il s’agit de Cornélius, Zira et du docteur Milo, un savant qui a réparé le vaisseau de Taylor juste avant que la planète ne soit détruite par l’ultime holocauste nucléaire. Conduits dans un zoo, comprenant qu’ils sont revenus à l’époque où les humains dominaient la planète, les singes préfèrent ne pas révéler tout de suite qu’ils savent parler, craignant la réaction de leurs geôliers.

Image du film

Les scientifiques Lewis Dixon et Stéphanie Branton se trouvent donc confrontés à des singes qui s’habillent, mangent avec des couverts et réussissent brillamment les tests d’intelligence auxquels ils sont confrontés. N’y tenant plus, Zira prend la parole, à la grande surprise, on s’en doute, des deux humains. Malgré la mort tragique de Milo, tué par le gorille primitif enfermé dans la cage voisine, Cornélius et Zira sympathisent avec Lewis.

Peu après, le couple est exhibé devant une Commission d’enquête, en présence de la presse. Leur gentillesse et leur humour ont tôt fait de conquérir les journalistes et le public. Ils expliquent qu’ils viennent du futur, dans un monde où les singes sont les maîtres de la Terre, mais ils cachent comment sont (seront / étaient) traités les humains. Devenus de véritables stars, ils quittent le zoo pour un hôtel luxueux, sont habillés comme des humains, participent à des réceptions et visitent la ville.

Image du film

Hélas, le bonheur des tourtereaux tourne court lorsque Zira, après avoir un peu trop bu de champagne, révèle à Hasslein, le conseiller du Président des Etats-Unis, le sort qui attend les humains. Cornélius et Zira sont aussitôt mis au secret et interrogés par la CIA. Cornélius explique ce que ses travaux d’archéologue lui ont appris. Dans le futur, une peste fera disparaître tous les chiens et de chats de la planète. Privés d’animaux domestiques, les humains prendront des singes chez eux. Au bout de deux siècles, ces derniers seront devenus des esclaves, puis se révolteront un siècle plus tard, le fameux jour où un singe, Aldo dira « Non » à un humain.

Zira étant enceinte, la Commission décide que la descendance des deux singes représente une menace pour l’humanité : le petit de Zira devra être tué, et les deux chimpanzés stérilisés. Cornélius et Zira parviennent à s’évader. Avec l’aide de Lewis, Zira accouche dans le cirque d’un certain Armando. Les fugitifs doivent repartir avant l’arrivée de la police, mais ils sont retrouvés et tués ; Zira meurt dans les bras de Cornélius.

Toutefois, l’humanité ignore encore qu’elle n’a pas échappé à son destin. Avant de reprendre la fuite, Zira avait échangé son enfant avec un bébé chimpanzé du cirque d’Armando. Le film s’achève sur l’image d’un bébé singe répétant un mot, « Maman », qui malgré ses douces connotations présage d’un sinistre avenir pour le genre humain.

Commentaires

Malgré l’échec du Secret de la planète des singes, un troisième opus fut donc mis en chantier. Le budget diminue encore mais, le film se déroulant à notre époque et ne mettant en scène que trois, puis bientôt deux singes, il n’en pâtît pas..

La première partie du film est une comédie assez réussie. La scène où Zira ridiculise Lewis pendant les tests d’intelligence, l’interrogatoire mené par la Commission (« Est-ce que l’autre peut parler ? », demande le Président à propos de Cornélius. « Quand elle m’en laisse le temps », répond ce dernier avec espièglerie), sont très amusantes, ainsi que les gags basés sur les maladresses des « astrosinges » confrontés à une civilisation étrangère.

Aussi l’angoisse s’installe-t-elle lorsque la comédie tourne au vinaigre. Quand ils sont enfermés et interrogés, Cornélius et Zira ont troqués leurs habits humains pour leurs vêtements d’origine, signe qu’ils ont changé de camp. Les scènes d’interrogatoire mettent mal à l’aise. La tragédie s’achève avec la mort de Zira et Cornélius, une scène assez triste : les deux sympathiques chimpanzés ne furent-ils pas nos compagnons trois films durant ?

Malgré de faibles moyens qui l’apparente plus à un téléfilm, malgré quelques détails peu crédibles (les singes apprennent à réparer et piloter le vaisseau de Taylor ; sans parler de l’explication complètement abracadabrante de la « régression infinie » censée justifier le voyage dans le passé), Les Evadés de la planète des singes s’avère donc un film honnête et réussi. De plus, la chute en fait le début d’une trilogie qui, si elle est loin de représenter un chef-d’œuvre de la SF, est loin d’être inintéressante.

Il est à signaler que ce film reprend beaucoup de situations imaginée par Pierre Boulle. Les tests d’intelligence, l’interrogatoire mené la commission scientifique devant la presse, la popularité qui s’ensuit pour les deux "visiteurs", la méfiance qui s’installe ensuite, le niveau technologique de la civilisation dans laquelle ils sont plongés, la menace que représente la maternité de Zira, la peste canine qui fait des singes les compagnons des humains : tout cela fait irrésistiblement songer aux situations auxquelles est confronté Ulysse Mérou dans le roman. A ceci près que ce sont des singes qui y sont confrontés, et non un humain, et que la fin est beaucoup plus tragique. Paradoxalement, Les Evadés de la planète des singes est donc en fait le film le plus proche du roman de Pierre Boulle.

Fiche technique

Film de : Don Taylor - 1971 (1h38)

Scénario : Paul Dehn

Effets spéciaux : John Chambers (maquillages)

Interprètes : Roddy McDowall (Cornélius), Kim Hunter (Dr. Zira), Bradford Dillman (Dr. Lewis Dixon), Natalie Trundy (Dr. Stephanie Branton), Eric Braeden (Dr. Otto Hasslein, conseiller scientifique de la Maison Blanche), William Windom (le Président), Sal Mineo (Dr. Milo), John Randolph (président de la comission d’enquête), Harry Lauter (Général Winthrop), M. Emmet Walsh (aide du Général Winthrop), Roy Glenn (avocat), Peter Forster (cardinal), Ricardo Montalban (Armando)

Dans les coulisses

Outre une petite carrière d’acteur, Don Taylor (1920–1998) a réalisé une cinquantaine de films (surtout pour la télévision, mais aussi L’Île du docteur Moreau ou Les Evadés de la planète des singes) ou d’épisodes de séries TV telles que Alfred Hitchcock présente et Les Mystères de l’Ouest.

Page précédente Page suivante